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Le CH Eure-Seine recycle les produits de contraste à base de métal
Publié le 17.10.2023
Depuis mi-septembre à l’initiative du Dr JOUINI (Chef de service imagerie médicale) , de madame Villareal (cadre du service imagerie) et de madame Gipson (conseillère en transition énergétique et écologique en santé), les services imagerie du Centre Hospitalier Eure Seine (site d’Evreux et de Vernon) ont rejoint le projet MeGaDore dans le but de recycler les produits de contraste à base de métal (le Gadolinium) utilisés lors des examens 4 IRM . Ce produit sera réutilisé dans un processus industriel pour son retraitement.
Présentation du projet IRM Verte initié par MeGaDore :
Le projet MeGaDore (Medical Gadolinium recycling) a vu le jour au CH de Brest en 2021 grâce aux professeurs Douraied Ben Salem (neuroradiologue) et Jean-Alix Barrat (géochimiste à l’Université de Bretagne Occidentale) et Raphael Tripier, chimiste et chercheur au laboratoire de chimie en partant d’un constat : l’empreinte du Gadolinium médical se retrouve dans la faune marine.
Cette forme du Gadolinium médical possède ses propres spécificités, qui ont été retrouvées dans les mollusques marins comme par exemple dans les coquilles Saint-Jacques.
Afin diminuer cette pollution dans l’eau, MeGaDore permet de collecter le Gadolinium, d’en limiter son impact environnemental et d’être ainsi traité de façon efficace car il n’était pas jusque là, filtré par des moyens conventionnels. C’est l’IRM Verte.
Le Gadolinium, c’est quoi ?
C’est un métal naturel faisant parti des terre rares stratégiques car le marché est contrôlé par la Chine qui produit a elle seule 90 % de la consommation mondiale ( totale dépendance de la France )
Son extraction et sa production sont très polluantes.
Le Gadolinium est transformé chimiquement, est injecté lors d’un examen d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) pour permettre de visualiser les tissus, le système vasculaire et mettre en évidence des tumeurs ou encore des inflammations.
Ce liquide injecté à faible dose est inoffensif pour l’homme.
Dans la pratique, les patients venant passer une IRM apportent leur produit de contraste qui se présente sous plusieurs conditionnements fixes: 5,10, 15 ou 20 ml cependant la dose injectée sera en rapport avec le poids du patient. Le fond de flacon restant est donc jeté. Il est interdit de réutiliser le Gadolinium dans le protocole médical.
En France, il est estimé qu’environ 15 % du volume des doses entamées ne sont pas injectées et sont alors perdues. Le nombre de machine en fonctionnement en France est grandissant, l’utilisation du Gadolinium sera elle aussi grandissante.
Comment le récupère-t-on ?
Les 4 IRM réalisent plus de 26000 d’examen, il est très facile de le récupérer. Au moment de la préparation de l’injection, peu importante la marque du produit, le trop plein est versé par la manipulatrice radio dans un bidon « IRM VERTE » dédié, les quantités récupérées peuvent être importantes chaque jour. C’est un geste simple dans le quotidien des manipulatrices radio, sans temps supplémentaire, qui garantira de ne plus retrouver le Gadolinium médical dans la nature. Il est primordial de ne pas trouver de trace de sang dans les bidons destinés à être recyclés.
Une fois plein, les bidons sont remis au CH de Brest et le Gadolinium sera retraité en une solution qui sera destinée à un usage industriel (téléphone, la fabrication d’aimants magnétiques, lampes fluorescentes, écrans plasma,…)
C’est la toute première filière créée pour la recyclage du Gadolinium au travers de l’IRM verte, et un peu plus de 3000 structures se sont joints à ce jour au réseau.
C’est un projet qui remporte un succès auprès des équipes, permettant à chacun d’être acteur de la préservation de notre environnement, des affiches ont été apposées pour information auprès des patients ce qui suscite un grand intérêt de leur part.
Nous ne pouvons pas encore évaluer les quantités de Gadolinium mais en le récoltant dans les bidons, nous sommes sûrs de ne plus voir sa présence dans l’eau ou les sols.
La transition écologique est une préoccupation quotidienne des équipes d’imagerie médicale, et d’autres actions sont en cours de développement pour la protection de notre environnement et limiter l’impact .